Cancer du sein et sécheresse vaginale
Le traitement d’un cancer du sein engendre une sécheresse vaginale qui peut être très douloureuse et impacter la vie sexuelle. Quelles sont les solutions quand on ne peut plus avoir recours aux traitements hormonaux ?
« Lorsqu’on développe un cancer du sein, les hormones féminines (oestrogènes et progestérones) accélèrent la diffusion du cancer, explique le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et sexologue, directeur du Centre d’andrologie de l’hôpital Cochin (Paris). Pour éviter cela, dans certains cas, on décide d’enlever les ovaires pour provoquer une ménopause chirurgicale. Dans d’autres cas, on préfère réduire les hormones par des anti-hormones. Ce traitement entraîne une sécheresse vaginale ».
La sécheresse vaginale peut engendrer une vraie douleur au point de faire souffrir la femme lorsqu’elle marche
« La sécheresse vaginale engendre un inconfort vaginal voire une vraie douleur au point de faire souffrir la femme lorsqu’elle marche. Dans ce cas, les rapports sexuels sont extrêmement douloureux » précise le Dr Sylvain Mimoum, auteur de Ce que les femmes préfèrent aux éditions Albin Michel. Les rapports intimes peuvent alors prendre d’autres formes : tendresse, caresses, câlins, mots doux… Garder le lien affectif est primordial !
Car certes, les effets du cancer du sein sur la vie sexuelle dépendent à la fois des traitements (chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie ou thérapie ciblée) et de la sévérité de la maladie, mais le patient affrontera plus aisément la maladie s’il conserve dans cette période une relation forte avec son partenaire.
Des solutions pour soulager
Pour soulager l’inconfort et les douleurs provoquées par la sécheresse, il existe plusieurs solutions :
- l’acide hyaluronique, administrée par ovules ou par injection dans le vagin pour l’hydrater,
- les compléments alimentaires qui intègrent des huiles de bourrache, d’onagre, contiennent des acides gras type oméga 6 et oméga 3 qui favorisent l’hydratation au niveau des muqueuses et ont des vertus anti-inflammatoires,
- enfin, dans les cas les plus sévères, le laser vaginal permet d’enlever la couche superficielle de cellules sèches. Celles-ci seront remplacées par des cellules plus jeunes et plus hydratées. « Les femmes qui ont eu recours à cette pratique, utilisée depuis seulement 4 ans, avouent retrouver une vie sexuelle proche de celle d’avant » nous a confié le Dr Sylvain Mimoun.